Une première étape de travail sur JULIE qu’Emma Gustafsson et Laurent Hatat écrivent en s’inspirant librement du texte suédois de Mademoiselle Julie d’August Strindberg.
On s’en doute, ces onze jours de travail qui s'achèvent n’auront pas suffi à mettre entièrement en lumière tous les courants tumultueux qui traversent et bousculent les protagonistes strindbergiens. Fort heureusement, grâce à la fondation Stin’akri, et la fondation de France, Emma Gustafsson et Laurent Hatat seront de nouveau en résidence pour deux semaines de travail à la fin mars 2025. L’enjeu sera cette fois de produire une première version à lire.
Le mot des auteurices :
“L’intérêt singulier et renouvelé que suscite cette œuvre chez nous – au-delà̀ d’un sentiment d’effroi et, il faut le dire, et une forme de sidération devant la beauté́ sombre que dégage ce drame – se nourrit principalement de l’entremêlé qu’offre sa problématique: la question de la domination masculine est ici intimement croisée avec celle de l’infériorité́ sociale, le sentiment de classe. Ces deux (res)sentiments traversent, bouleversent les personnages de Julie, Jean et Christine. Ici, les interactions violentes entre ces injonctions, ces états, entrainent la catastrophe ultime : la mort de la jeune fille. Si aujourd’hui les ingrédients de ces injonctions sont pour la plupart différents, les pressions sont, elles, toujours bien présentes. Que dire par exemple de ces tabous sur la sexualité qui hantent encore et toujours nombre de familles, condamnant bien des jeunes gens à une misère sensuelle, frustration qui nourrit désespoir et violence ?! Sous certains aspects, un 19ème siècle crasse traine encore ses savates sur nos tapis.
Julie meurt à la fin ! Hier comme aujourd’hui, avec l’accumulation des injonctions contradictoires, le suicide reste l’acte ultime de rupture du lien, l’acte radical qui met fin au monde. Mais aujourd’hui, le trajet de Julie, parabole ancienne que l’on peut relier au destin d’Antigone jusqu’aux plus sombres des faits divers qui emmaillent nos réseaux, est à mettre en question. Qu’en est-il à la lumière d’une émancipation possible ? Pourra-t-on offrir à Julie autre chose qu’un rôle impossible à jouer ? C’est en tous cas notre enjeu.”
EG+LH
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Très beau projet ! Bravo
Hâte !