Sara STRIDSBERG... Emma GUSTAFSSON explore l’écriture de l’autrice suédoise avec les élèves acteurices de l’Ensemble 32 de L’ERACM

Par l’embrasure de la porte – c’est une image – j’ai pu un après-midi durant suivre le travail d’exploration que mène Emma Gustafsson sur la très belle pièce de Sara Stridsberg “L’art de la Chute” (quel titre !). Les 13 jeunes acteurices en première année, quatre semaines durant ont arpenté les chemins tortueux des psychés cabossées des deux personnages principaux de la pièce, la mère (79 ans) et la fille (56 ans). Autant dire Jurassic Parc pour ces jeunes gens ! Le salon de jeu de la villa Baretti à Cannes, et ses fenêtres sur le parc, maison mère de l’ERACM, s’est prêté admirablement à l’expérience, l’action se déroulant dans une grande villa en déréliction… Les fantômes étaient avec nous.

Emma, avec une maturité assumée dans l’expérimentation, compose une partition qui entremêle danse, chant et jeu, très ludique, très poignante parfois. Elle traverse avec ces jeunes gens la large palette d’états qu’offrent la pièce et ses protagonistes. Dans la belle traduction de Marianne Ségol-Samoy, fusionnelle, toxique, poétique, onirique, ambivalente pour le moins, la relation entre ces deux femmes ouvre le champ à une kyrielle de personnages secondaires, à la présence réelle ou fantasmée. Du grain à moudre ! Les jeunes acteurices, un groupe d’un niveau étonnamment pointu en cette fin de première année, avec le plaisir évident de jouer les uns pour les autres, se sont données à fond ! Comme un cadeau après quatre semaines de travail, l’atelier d’interprétation que menait Emma, puisqu’il s’agit de cela, s’est transformé cet après-midi en partie de plaisir, celui premier et enfantin de jouer pour les siens.

Une enfance de l’art, un après-midi dans le grenier de toutes les espérances !

Ils sont sur la photo avec Emma, puis de droite à gauche sur l’image, je les cite :

Puis Verdy ANTSIOU, Azenor GLOTAIN, Clarisse ENSENAT, Armand PITOT, Lîla SANCHEZ, Nils RUF CARRIO, Madeleine DELAUNAY, Thessaleïa DEGREMONT, Henri ARDISSON, Garance COURTIAL et Amélie KIERSZENBAUM. En bas de droite à gauche sur l’image

Iliane ADJALI et Benoît BILLON